La Chine ; un mot bien trop petit pour décrire un pays bien trop grand ! Je n’y connais rien alors j’y rentre avec dans la tête le cliché du pékinois petit, pâle et bridé, des villes trop grandes, des chapeaux pointus et des pandas ... Après tout on est là pour faire tomber ces choses là ! Effectivement la Chine n’est pas que surpeuplée et hyperactive.
On a passé la frontière chinoise à Lao Cai le 16 aout sur un dernier sourire des douaniers viet et sous un soleil de plomb. Côté chinois même température mais déjà les visages changent : fermés et méfiants. L’atmosphère semble moins heureuse et tout de suite la barrière de la langue se fait sentir. Tant pis on avance et on verra plus tard pour le reste. D’un seul coup le paysage change et la route avec. On ne s’y attendait pas mais ça grimpe plus sec que prévu, il fait plus froid que prévu, il y a plus de pluie que prévu et on commence à être poursuivi par les chiens : bonne entrée en matière. On aurait presque pu commencer à pester contre la Chine, mais pas maintenant. Un type bien cool nous invite chez lui. Au début c’est thé, bananes et clopes, puis le mec part rejoindre ses potes boire des coups et nous laisse avec ses enfants, sa femme et la grand mère. Heureux comme jamais de pouvoir vraiment manger on oublie le père. Finalement sa femme s’en va aussi alors ce sont les enfants qui nous invitent à dormir ; crevés on s’écrase dans nos pieux ! 8h le lendemain, ce n’est pas le réveil qui nous sort du lit mais les cris d’une scène de ménage ... Douce musique cette langue chinoise. Magnifique (ou triste) spectacle : le gars caché sous une couette dans le canapé du salon se fait littéralement détruire par sa femme pour une raison évidente : hier soir il était bourré mais l’histoire n’en dit pas plus. Au milieu de tout ça les enfants assistent accompagnés par deux français partagés entre deux sentiments : exploser de rire ou s’excuser d’être là. On préfère s’en aller poliment instaurant un entracte dans la comédie.
La route continue : monte dans la forêt jusqu’au sommet puis redescend vers un lac jusqu’à une petite ville de quelques millions d’habitants. Ça construit de partout, des usines, des ponts, des autoroutes, des immeubles. La route est mieux foutue avec beaucoup plus de camions et de bagnoles et surtout des grosses motos. Fini les petites pétrolettes du Viet Nam, ici ils sont passé pro !
Petit point pratique : on a 30 jours de visas et sur la carte la chine est vraiment trop grande ! C’est bien de s’en rendre compte sur le coup, ça rend les choses plus drôles ! Le reste on verra plus tard. Du coup pour avancer un peu on se fait trimballer dans la ville par un mini camion puis une bande de jeunes chinois (« OH MY GOD YOU ARE FRENCH !? incredible, Let me take a picture with you ! » ; « Ok, but fait gaffe on pue a little bit ») et deux bus chinois complètement tarés pour arriver à Dali.