Le pire train de la planète !! 48H assis sur une place trop petite avec l’autorisation de sortir du train une fois par jour pendant 30 secondes pour acheter des nouilles pourries sur le quai. La journée ça fume et ça boit de la bière dans le wagon, la nuit la moitié du wagon dort par terre sous les sièges, du coup Arthur tente la chose (challenge !). Je crois que même nos vélos étaient mieux dans le train marchandises...
L’arrivée à Urumqi est une vraie libération physique et mentale de ces fous de chinois. Nous sommes dans le nord ouest de la Chine proche de la frontière kazakh à l’ouest de la Mongolie. Une fois dans la ville, presque tout a changé. Tout est traduit en arabe, le climat est plus aride et on voit pousser des mosquées. Il ne reste que l’écriture, des bols de riz et quelques faciès trop pâles importés de Pékin. La culture est radicalement différente. On ne l’apprendra que plus tard au Kazakhstan, car en Chine « chut ! » ne surtout pas parler de politique, mais c’est ici que se trouve l’ancienne capitale des ouïghoures. Un peuple d’Asie centrale de culture turque à religion musulmane. Un peu curieux devant un tel changement on tente un « salam aleykoum » dans un magasin, réponse « aleykoum salam » ???!!! Bien, à ce rythme là ce soir on mange des loukoums !
Encore un peu trop tôt. Cette semaine jusqu’à la frontière on restera encore sur des nouilles et des pastèques.
En tentant la route la plus directe, on passe par l’autoroute. C’est plus rapide et plus surtout moins dangereux que la route. On alterne entre des phases de désert total et des scènes de guerres. On pédale tranquillement dans une vaste étendue vide coincé entre des montagnes quand surgit un péage, une station essence ou un trafic control. Brusquement, ça devient barbelés, barrières, gyrophares, militaires bien armés, police partout, scan intégrale, questionettes habituelles et « ROUUJO ! ». Ce mot sonne comme une prise de karaté à chaque fois mais en fait ça veut juste dire passeport. Tout ce petit monde très souriant à notre égard semble vivre en détente mais révèle bien l’instabilité politique de la région. De partout des villes venues de nul part sortent de terre. Elles sont carrées, industrielles et sans âmes. Dans l’une d’elles on découvre même une centrale nucléaire en plein milieu. Absurde !
Avec moins de monde au bord de la route les nuits se font plus drôles. On s’abrite sous des ponts et une cabane abandonnée, ou alors on se planque à la belle étoile dans le parc de la ville à côté de la centrale.
Comme un signe pour se laisser un bon souvenir de Chine, les rencontres de la dernière partie furent celles faites avec des flics et des agents de sécurité. Ils nous ont fait voyager très loin ! Les premiers aux allures de pilotes de chasse, nous ont offert le festin qu’on attendait plus : des nouilles frit ! Pour ensuite nous transporter dans leur pick up « on the right path ». Energy drink, et bouteilles d’eau remplies on se retrouve 30km plus loin mais toujours sur l’autoroute... Des bons copains ces flics chinois !
La deuxième fois c’était des gars de la sécurité. Comme une belle représentation de notre voyage en Chine : il faut toujours une journée bien merdique avant une journée merveilleuse ; une rencontre heureuse avant une autre malheureuse. Il n’y a pas de juste milieu dans ce pays, c’est toujours d’un extrême à l’autre. Alors la veille on se prend 1500m de dénivelé positif sous une pluie battante, et le froid qui revient d’un seul coup. Arrivé au col près du lac Sayram c’est le village touristique 5 étoiles. On se fait refouler de partout pendant 2 heures avant de comprendre que tout appartient à un seul gars qui contrôle tout. Seul un jeune serveur mongol nous offre du riz et des œufs. Le super boss contrôle peut-être la ville mais pas la police. Pensant toquer à la porte du commissaire on est accueillit par un petit bonhomme de la sécurité. De fait c’est une entreprise de ... on n’a pas réussi à savoir, on s’en fichait un peu aussi ! Le patron nous ouvre une chambre, un chauffage, et deux lits. La douche c’est ici, dans la chambre des gardiens. Et c’est parti pour boire du ... pas réussi non plus à savoir ce que c’est, mais c’était bien fruité. Transit de froid et de fatigue, c’est dans ces moments là qu’on apprécie son lit, même si c’est une planche de bois. Le lendemain on a droit à notre spectacle sur monts du Tian Shan et à la descente vers la frontière Kazakh, enfin !!!!